AMPLI HAUTE FIDELITE
Push-Pull Classe A de 6L6GC
 
Projet publié dans la revue Electronique Pratique n°301 de janvier 2006 sous le titre "Ampli Haute Fidélité  –  Push-Pull Classe A de  6L6GC"
 
NovoTone - Ampli 2 x 24 W - PP UL de 6L6GC
 
Le module présenté dans cette étude pourrait être qualifié d’universel pour autant qu’il s’applique aux tubes de même configuration que la série 6V6, 6L6, 5881 et autres.
La version présentée est équipée de deux tubes 6L6GC montés en push-pull ultra-linéaire développant 24 W en classe A et pilotés par une double triode asymétrique ECC832. Une autre version met en œuvre des 6V6GT et développe une puissance de 12 W en classe AB1. Elle vous sera présentée sous peu.
Afin de proposer un produit fini, nous étudierons dans ce numéro la mise en œuvre d’une version stéréophonique très compacte.

Attention: Ce bloc stéréo nécessite une alimentation extérieure. L’alimentation ‘’déportée’’ sera étudiée au projet suivant
(Projet 12). 
     
 
LE SCHEMA
 
A première vue, le schéma est des plus classiques : préampli à triode, déphaseur cathodyne et étage de puissance en push-pull ultra-linéaire.
Cette configuration minimale qui n’utilise que 3 tubes s’accorde bien avec l’objectif final d’une version à 5 voies.
Toutefois quelques particularités vont nous permettre de tirer le maximum de cet amplificateur qui n’aura à rougir devant aucune réalisation issue des ténors de la profession.         
La ECC832 est un nouveau tube mis sur le marché par la firme JJ Electronic. C’est une double triode asymétrique (
figure 2) équivalente à l’ancienne 12DW7. La première triode (broches 6,7 et 8) possède les caractéristiques de la ECC83 et l’autre triode, celles de la ECC82.

 
Le circuit d’entrée

Le signal d’entrée passe d’abord par le potentiomètre ajustable P1. Celui-ci est positionné au bord de la carte, à côté du socle d’entrée et est accessible par l’avant. C’est un composant optionnel, mais il peut avoir son importance dans une réalisation à 5 voies afin d’équilibrer les canaux. La gamme de réglage est de 7 dB.
Le signal est ensuite appliqué sur la grille de la ECC832 pour être amplifié de 36 dB (36 dB sans contre-réaction).
La polarisation de grille de la première triode est fixée à 36 Vdc par le pont diviseur (R10+R11)/R12. Ceci nous permet de limiter drastiquement les variations du point de fonctionnement dues aux dispersions des caractéristiques Vgk.

Une petite explication: Avec  38 Vdc sur la cathode, une variation de quelques centaines de mV de la caractéristique Vgk n’aura qu’un impact mineur sur la tension d’anode et le point de fonctionnement. Il n’en sera pas de même en configuration habituelle: grille à 0 V, une variation de 100 mV de Vgk se traduit dans ce cas par une variation de 10 Vdc à l’anode, selon les tubes (figure 3).
Le même pont diviseur R10/(R11+R12) verrouille le point de fonctionnement de la deuxième triode. Nous voici assurés de la parfaite stabilité des circuits d’entrée et de déphasage. Les filaments sont alimentés en 12,6 V alternatif et pour éliminer les risques d’influence thermoïonique ‘’cathode – filament’’, ceux-ci sont portés à un potentiel de +60 Vdc. Un mot d’explication : En général les filaments sont fixés au potentiel de la masse. Or le chauffage du filament émet des électrons qui sont captés par la cathode si elle est plus positive (figure 21), avec pour résultat de moduler le courant cathode au rythme du 50 Hz. La solution est soit d’alimenter les filaments en courant continu, soit comme ici de les polariser au dessus de la tension de cathode.
Cette influence reste toutefois minime, parce que la cathode est shuntée à la masse par un condensateur, de plus la contre-réaction écrase cette influence parasite.

 
Le déphaseur

Le déphaseur cathodyne fournit les signaux en opposition de phase aux deux grilles des tétrodes de sortie. Le potentiomètre P2, placé dans le circuit de cathode permet l’équilibrage exact du push-pull. Son réglage pour un minimum de distorsion est assez marqué, c’est pourquoi le module est spécifié à 0,2% à puissance nominale. Il est possible de remplacer R14 et P2 par une seule résistance de 47 kΩ, et dans ce cas la DHT sera de l’ordre de 2%.

 
Le push-pull

La polarisation des grilles est au potentiel ‘’zéro’’ et le courant de chaque cathode s’établit dans les résistances de pied (R20 et R21).   
Les deux tétrodes 6L6GC se polarisent donc automatiquement et indépendamment.
Cette solution de polarisation indépendante des cathodes est plus fiable que celle qui relie ensemble les deux cathodes via une résistance unique de moitié de valeur.
En effet l’appairage des deux tubes n’est pas toujours garanti au fil du temps.
Nous avons néamoins opté pour des tubes appairés.

Sur le circuit imprimé, nous avons laissé la possibilité de ne pas raccorder les résistances R20 et R21 directement au potentiel ‘’zéro’’.
Cela permet de mettre l’ampli ‘’en attente’’ via un interrupteur ou comme dans notre réalisation stéréo, de diminuer le courant de cathode et donc la puissance pour une utilisation à bas niveau.


La dissipation des tubes  (A considérer attentivement !)
     
Le push-pull fonctionne en classe A jusqu’à 24 Weff. Ceci se fait au prix d’une consommation plus forte du courant d’anode. Chaque anode draine un courant de 65 mAdc, ce qui avec les 440 Vdc de Vak, nous donne une puissance dissipée (Wa) de 28,5 W par anode. Comme les tubes sont plus sollicités que dans un montage en classe AB à polarisation fixe, nous avons opté pour des tubes de JJ Electronic réputés pour leur endurance. Il n’est pas souvent nécessaire d’utiliser l’amplificateur à pleine puissance, et nous avons prévu la possibilité de travailler à puissance réduite : L’interrupteur S1 ouvert, et la résistance R27 en service, le courant des anodes chute à 30 mA pour une dissipation anodique de 12 W. Le niveau d’écoute du ‘’Push’’ à ce niveau est encore de 8 Weff pour 1% de DHT.

La dissipation anodique de 28,5 W peut paraître limite pour un tube dont la puissance maximale est de 30 W. Ce tableau reprend les mesures de courant et dissipation anodique, de DHT à 24 W et de puissance maximale pour 16 combinaisons de résistances de cathode allant de 560 Ω à 777 Ω. Libre à vous de choisir une valeur qui vous paraît plus conservatrice. Le dessin du circuit imprimé a été étudié pour permettre le placement des deux résistances (Ra & Rb) en parallèle.
Une valeur de 680 Ω pour R20 et R21 est une bonne valeur moyenne, la dissipation anodique (Wa) est de 24,5 W pour une puissance de sortie de 37 W à 2 % de DHT.

Nous avons également équipé l’amplificateur de tubes 6L6GC de Svetlana avec toutefois une différence au niveau du point de fonctionnement. Si la 6L6GC de JJ Electronic se polarisait à +38 Vdc avec une résistance de cathode de 560 Ω, la Svetlana montait à +40 Vdc faisant passer le courant d'anode à 68 mA entrainant la dissipation anodique (Wa) à 30 W. Pour retrouver la même caractéristique, nous avons remplacé la résistance de 560 Ω par une 600 Ω en plaçant deux résistances en parallèle de 1,2 kΩ de 3 W.  Le courant s’établit alors à 128 mA et la dissipation anodique à 27 W. Les spécifications restent inchangées.
Chaque push-pull est protégé par un fusible rapide de 160mA.

 
Le transformateur de sortie

Le transformateur de sortie fait 7600 Ω entre anodes et possède des prises d’écran à 40 %. Il est fabriqué par Hammond au Canada, et porte la référence 1650F. Il affiche une puissance nominale de 25 Weff de 30 Hz à 30 kHz à –1 dB, mais les tests effectués en labo ont montré une tenue en puissance bien supérieure.     
L’intérêt de ce modèle est sa taille réduite et la possibilité de le fixer sur le châssis sans découpe. Ceci permet une réalisation très compacte (25 x 15 cm pour une version stéréo).

 
La contre-réaction

La contre-réaction si elle améliore fortement les caractéristiques d’un amplificateur peut s’avérer désastreuse en termes de  comportement en régime impulsionnel, de risques d’accrochage et de stabilité …
Les trois risques principaux de problèmes rencontrés avec une contre-réaction sont : l’accrochage vers la fréquence de coupure dû à la rotation de phase; la distorsion des transitoires due au temps de montée du transformateur de sortie; et enfin l’accrochage sub-sonique de quelques Hertz dû à l’instabilité des points de fonctionnement, qui se manifeste dans les haut-parleurs par une pulsation lente, c’est le ‘’motor-boating’’
Traitons les problèmes dans l’ordre.
Une règle fondamentale: rien ne sert de contre-réactionner un système pour en améliorer le fonctionnement si le système lui-même ne fonctionne pas d’abord de manière fiable.

 
Accrochage et sur-oscillations

Les risques d’accrochage et la distorsion de transition sont maîtrisés par les mêmes circuits.  Dans un amplificateur à tubes, le maillon faible est le transformateur de sortie, c’est lui qui limite la puissance aux extrémités de la bande passante. Cela se traduit par une diminution du gain assortie d’une rotation de phase.
La contre-réaction permet par un amortissement du gain global de linéariser la courbe de réponse en fréquence.  Si cela fonctionne bien en régime sinusoïdal, il en va tout autrement en présence d’un créneau. En effet, le transformateur de sortie ‘’retarde’’ le passage du transitoire et le signal réinjecté dans le circuit de contre-réaction arrive quelques microsecondes plus tard (…trop tard) pour contrôler le gain. Pendant ce court laps de temps, les circuits d’attaque saturent les tétrodes avant de se stabiliser sous l’action de la contre-réaction.

Cette surtension caractéristique (figure 4) est directement visible aux grilles des 6L6GC en présence d’un signal carré.
Le rôle du circuit de compensation (R28/C17) est de limiter la bande passante interne à 30 kHz (sans contre-réaction), de ‘’temporiser’’ la progression des transitoires et par conséquent d’empêcher le fonctionnement non-linéaire du PP.
Le condensateur C5 placé en parallèle sur la résistance R8 de ré-injection du signal provoque une avance de phase et compense le retard de phase dû au transformateur. Sans ce condensateur, nous observons en sortie un début d’oscillation caractéristique en présence d’un signal carré.
La mise en œuvre de tous ces éléments de compensation à l’intérieur de la boucle de contre-réaction stabilise le comportement de l’ensemble, et la mise en parallèle sur la sortie d’une cellule réactive RC 1 µF / 8 Ω laisse le signal de sortie imperturbable.
 

Le ‘’Motor-boating’’

Ce phénomène peut avoir plusieurs origines, dont la plus courante est une résistance interne d’alimentation trop grande. Ce n’est pas le cas ici, la Ri de l’alimentation fait 5 Ω. Le problème est aussi accentué par la trop basse fréquence de coupure des circuits à l’intérieur de la boucle, alors que le transformateur de sortie, ne ‘’descend’’ que difficilement dans les fréquences basses et au prix d’une avance de phase.
Dans notre réalisation, nous avons limité la fréquence de coupure basse à 20 Hz (sans contre-réaction). C’est la raison des faibles valeurs  de C2, C7 et C8.
Le circuit se révèle stable, même en le sollicitant en très basse fréquence et sans charge en sortie. Le taux de contre-réaction de notre montage est de 12 dB.
 
L’alimentation

Cette alimentation sera étudiée à la suite de cet article.
Le module est alimenté de l’extérieur et est raccordé par un câble à 7 conducteurs qui peut faire plusieurs mètres.
Ce câble est destiné initialement à équiper une attache remorque et est disponible dans les rayons ‘’Auto’’ sous une longueur standard de 6 mètres. Il est conçu pour véhiculer des courants de 6 ampères minimum et l’isolation est étudiée pour résister à l’usure, la fatigue mécanique et aux intempéries.  A  fins de test, nous l’avons utilisé sans le raccourcir (photo 14), et la chute de tension des conducteurs véhiculant les 2,2 ampères des filaments est inférieure à 0,15 Vac sur les 12,6 Vac. L’alimentation est ainsi éloignée de 6 mètres de l’amplificateur et l’ensemble fonctionne sans générer aucun problème. Un boîtier comprenant le transformateur d’alimentation fournit la tension de 12,6 Vac des filaments, portée à +60 Vdc et le +485 Vdc stabilisé pour la HT.

Une ligne de commande permet la mise en fonction de l’alimentation, à partir de l’amplificateur ou du préamplificateur. Le choix du connecteur s’est porté sur un modèle à 8 broches de Cliff Ltd. Il peut supporter un courant de 15 A par broche et est testé en isolation à 2,5 kV (figure10-1   figure 10-2   figure 10-3   photo 12).  
Le connecteur est équipé d’un détrompeur. Le schéma de raccordement est donné en figure 6, il est le même de chaque côté ce qui rend le câble asexué. Ce même câble sera utilisé pour la version à 5 voies. 

 
MISE EN ŒUVRE
 
La mécanique

Afin de faciliter la mise en œuvre, nous avons développé et sous-traité la fabrication du châssis (photo11), vous en trouverez les références dans notre onglet commandes. Ceci élimine 98 % des problèmes mécaniques si rebutants pour les électroniciens que nous sommes. Ce châssis est usiné pour recevoir notre module ampli et pour être équipé de divers transformateurs Hammond PP-UL : 1608 / 10W-8kΩ, 1609 / 10W-10kΩ, 1615 / 15W-5kΩ, 1620 / 20W-6,6kΩ et 1650F / 25W-7,6kΩ.
Les plans vous sont présentés en figure 7-2,   figure 8 et figure 9.

Notre châssis industriel comporte quelques différences. Les lumières situées à l’arrière du châssis ont deux fonctions : elles permettent la compatibilité avec les différents types de transformateurs de sortie, et elles assurent l’évacuation des calories prisonnières à l’intérieur du châssis.A cet effet, les transformateurs de sortie seront placés sur des entretoises M4 de 5 mm de haut (photo13). Les 2 trous de réglage des trimpots d’entrée sont supprimés. Les ajustables à vis horizontale sont remplacés par des modèles à vis verticale, et le réglage se fait sous le châssis.

NovoTone - Ampli 2 x 24 W - PP UL de 6L6GC - Châssis Industriel
Le châssis usiné est disponible de stock 

Si vous désirez usiner le châssis: Il est indispensable de réaliser la partie mécanique en premier lieu en se servant des cartes non montées.
Les
figure 7-1, figure 8 et figure 9 vous serviront de guide pour la réalisation.
Le boîtier choisi est fabriqué par Hammond au Canada et porte la référence 1441-16BK3. Il mesure 254 x 152 mm pour 51 mm de hauteur. La tôle en fer a une épaisseur de 1 mm. Le capot du fond est une grille en fer (photo 6) disponible dans les rayons bricolage et agrémenté d’une peinture noire matte. L’appareil doit être surélevé de 10 mm afin d’assurer une ventilation suffisante.

 
Marquage du châssis

Pour marquer les différents perçages, nous utilisons les deux cartes vierges.
Deux premiers trous de 3 mm marqués d’un astérisque en figure 7-1 sont percés avec précision. Nous y fixons les cartes imprimées bien orthogonalement, afin de marquer tous les autres trous. Attention, veillez à mettre les cartes dans le bon sens car le perçage est asymétrique (photo 3).
Les cotes de perçage des faces avant et arrières sont données en figure 8 et figure 9.
Elles sont prises à l’extérieur du châssis. Elles ne sont pas critiques pour la face arrière, mais celles de la face avant doivent être marquées avec précision. Si vous utilisez un autre châssis ou une tôle d’une épaisseur différente il y a lieu de re-calculer avec précision la hauteur des trous du jack RCA.
Le trou de passage du socle ‘’Cliff Touchproof’’ de 38 mm est certainement le plus fastidieux à percer. A moins de posséder un emporte-pièce de 38 mm, il faudra percer une série de trous en couronne, agrandir, faire sauter la coupelle et limer jusqu’à obtention d’un beau rond (
photo 8 et figure 10-3).

 
Le circuit imprimé

NovoTone - Ampli 2 x 24 W - PP UL de 6L6GC - Circuit imprimé - Echelle 1/1
            Typon à l'échelle 1/1

La carte de dimensions 68,6 x 205,7 mm comprend tous les composants du module (
figure 5 et photo 2).  Les seules connexions sont les alimentations, le fil de masse, la contre-réaction et le raccordement des deux résistances (R20 & R21) de cathode du PP. 
Le montage de cette carte ne présente pas de difficulté particulière. Il faudra probablement repasser sur certains trous. Il n’est pas indispensable de percer les grands trous sous les supports de tubes, mais ce sont des cheminées de refroidissement supplémentaires, par contre le perçage des 16 trous de 2,5mm sous les résistances R20 & R21 est impératif (photo 2).

Les 16 cosses Faston, 2 cosses picot de 1,3mm et le socle RCA sont insérés et soudés avant de placer les 3 supports céramique du côté cuivre. A noter que les broches 1 et 6 n’existent pas sur les tubes et ne sont pas prévues sur la carte. Attention avant de couper: s’assurer de placer le support du côté cuivre et de bien couper les broches 1 et 6. Le raccordement du filament de V1 aux points ‘’f-f’’ se fait par deux fils torsadés de 0,2mm² du côté cuivre.  De même le raccordement de la HT (+370Vdc) aux points ‘’+’’ se fera côté cuivre avec du fil rouge de 0,75 mm² pour garantir une bonne isolation électrique. Placer ensuite les 5 pontages et les composants par ordre croissant de grandeur en terminant par les électrolytiques. Les composants R28 et C17 sont soudés du coté cuivre sous la résistance R7.
A noter que les condensateurs C9, C12 (1000µF/63V) et C14 (22µF/450V) sont des modèles ‘’haute température: 105°C’’. Ils sont disponibles chez Radiospares sous les références respectives:  365-4408 et 365-4846.

 
Montage final

Avant de fixer les divers éléments au châssis, il faut y fixer les entretoises métalliques M3 fem-fem de 15 mm et s’assurer une dernière fois que les cartes et les supports des tubes tombent bien dans les trous. L’entretoise située près de la broche 2 de V3 marquée d’un astérisque sur la carte sera en plastique (Réf Conrad: 534781) de manière à éviter le contact électrique avec le châssis. 
Les entretoises vissées, nous pouvons équiper le châssis de tous ses accessoires en commençant par les deux transformateurs. Nous veillerons à placer ceux-ci sur 4 entretoises M4 de 5 mm de haut (photo13) afin de permettre l’évacuation des calories prisonières à l’intérieur du châssis.  Les fils sont coupés à bonne longueur et équipés de souliers Faston pour la partie HT. Les fils de sortie sont soudés sur le bornier HP à pinces avec les deux fils de contre-réaction.

La photo 4 montre une vue de l’agencement des divers éléments. Le câblage est compact mais chaque connexion trouve sa place sans forcer.  
La partie arrière du châssis, qui véhicule les hautes tensions était protégée par un carton isolant (photo 5) avant de placer la grille de fond (photo 6).
Cette protection a été supprimée car d’une part, il y a de la haute tension en bien d’autres endroits, comme sur les culots des tubes, et d’autre part, la ventilation intérieure s’en est trouvée fortement améliorée.
Le contact de masse avec le potentiel zéro se fait  partir d’une des cosses Faston de l’une des cartes pour être raccordée au châssis (photo 6 en haut à gauche).

Le voyant de mise en fonction, l’interrupteur de fonctionnement à puissance réduite et son voyant sont optionnels.
Si vous optez pour un interrupteur qui réduit la puissance, il y a lieu de placer la résistance de 10 W sur un petit refroidisseur et de fixer celui ci à l’intérieur (photo 4 – carte de droite – au-dessus de R19)

 
Mise en service

On commencera par tester les cartes à l’aide d’une alimentation externe.
Le test de l’amplificateur se fera en injectant le 12,6 Vac (ou dc) / 2,2 ampères afin de chauffer les filaments. Si tous les tubes s’allument bien, on peut injecter la haute tension dc. Le plus facile est d’appliquer une tension continue et filtrée issue d’un redressement en pont d’un transformateur de récupération, progressivement à l’aide d’un auto-transfo variable. (Variac) A partir de 60 Vdc et pour un courant de 30 mA, l’ampli est déjà fonctionnel, ce qui va nous permettre de contrôler son bon fonctionnement. Nous pouvons alors monter en tension, à 120 Vdc la puissance de sortie est de  1 Watt. On marquera une pause à 360 Vdc (avec un courant de 200 mA) pour effectuer les premières mesures de tension aux cathodes des 6L6GC et vérifier les tensions aux anodes et cathodes des ECC832. Les valeurs sont présentées au tableau de la figure 22 et peuvent varier de +/- 10 %.

On peut alors monter en tension. L’alimentation qui sera présentée dans notre prochaine édition est mise en service progressivement. De plus la haute tension est issue d’une rampe qui atteint les +485 Vdc progressivement. On évite ainsi le fonctionnement de l’alimentation à vide et les chocs inhérents à la mise sous tension des condensateurs tampons.

 
Mesures

Ces mesures ne sont valables qu’avec une alimentation stabilisée.
Après stabilisation, les potentiomètres P2 sont ajustés pour un minimum de distorsion à 1000 Hz à 19 Watts (1 dB sous 24 W). Ce réglage est très marqué et descend aisément sous les 0,1 % ... pour autant que les tétrodes soient de bonne qualité et appairées. 

La figure 11 présente les mesures de DHT classiques. Si les valeurs à 1000 Hz sont toujours les plus élogieuses, nous avons tenu à vous monter les valeurs à 50 Hz et 10 KHz beaucoup plus critiques pour un transformateur de sortie. Le spectre d’harmoniques peut laisser songeur, mais n’oublions pas que l'analyseur de spectre à une dynamique de 90 dB, et que jamais la DHT ne dépasse les 0,3 %.
Un clin d’œil aux constructeurs qui spécifient la DHT pour 1 Watt en sortie: notre réalisation descend ici à –80 dB soit 0,01 %.

Nous avons voulu mesurer le taux de distorsion d’intermodulation (DIM). Il existe plusieurs méthodes différentes dépendant des différentes écoles. Nous avons testé la DIM avec les deux méthodes les plus courantes. L’ ITU-R (International Telecommunications Union – Radiocommunications) qui préconise l’injection de deux signaux de 19 et 20 kHz d’amplitude égale (en fin de bande audio !) et de mesurer le résultat issu de la soustraction des deux fréquences (1 kHz) dû à la non-linéarité du système.  C’est le test le plus cruel pour un amplificateur. Le ventre du battement fait 4 Vpp, ce qui produit un signal de 24 W ‘’peak’’ en sortie (figure 12 – haut). La DIM est de –50 dB.

La SMPTE (Society of Motion Picture & Television Engineers) est la méthode américaine et date de 1941. Elle préconise l’injection de deux signaux de 60 Hz et 7 kHz dans un rapport de 12 dB (4à1). Cette méthode est plus avantageuse car elle se trouve dans une zone plus linéaire.  La figure 12 nous montre les deux raies latérales situées à 60 Hz de part et d’autre de la raie à 7 kHz. Ces 2 raies sont à 66 dB du signal pilote de 60 Hz.
La figure 13 et le graphe nous présentent les mesures de DHT relevées à 1 kHz.
La réponse aux signaux carrés et tout particulièrement à 10 kHz est excellente. Le dépassement reste faible et le temps de montée est de 4 µSec. La fréquence de coupure se situe à 87 KHz à – 3 dB (figure 15).

 
Caractéristiques techniques de notre réalisation

Caractéristiques techniques relevées sur notre réalisation.

 
Les composants

Composants de l’amplificateur
 
UN OUTIL DE MESURE  DE LA DHT
 
Nous avons pensé aux lecteurs qui ne disposent pas d’un distorsiomètre et avons développé un outil de test (un JIG comme on dit Outre-Manche).
Le principe est simple : Il suffit de comparer le signal injecté avec le signal amplifié et d’en mesurer la différence.
Le schéma est donné en figure 17.

Le signal issu du générateur est envoyé sur IC1 monté en amplificateur unitaire. Sa sortie passe dans un circuit de temporisation variable (P1 & C2) qui permettra de compenser jusqu’à 20 µSec le retard de phase de l’amplificateur aux fréquences hautes. Le signal du générateur est ensuite envoyé pour comparaison au signal issu de l’amplificateur (IC2 & R5).
Le signal de l’amplificateur de son côté, subit d’abord une mise à niveau (R6, P2 & IC3), en effet nous devons comparer deux tensions de même amplitude. Le signal issu de l’amplificateur peut être en phase ou en opposition de phase, dépendant de la configuration interne de l’amplificateur. Dans notre cas, le signal issu de l’amplificateur est en phase avec son entrée. Donc pour soustraire ce signal, nous devons l’inverser, c’est le rôle de IC4. Dans le cas contraire, IC4 doit être mis HS, ce qui est prévu sur la carte. Nous ajoutons un léger retard de 1 µSec  (R12 & C4) qui nous permettra de compenser l’avance de phase aux fréquences basses. Le signal de l’amplificateur est inversé et sommé (= soustrait) au signal du générateur (IC5 & R14). Le circuit est alimenté de l’extérieur par deux tensions de + et  –12 Vdc. Les diodes D5 et D6 préviennent l’inversion de polarité fatale aux AOP.

Liste des composants du jig.


 
Mesure de la DHT

La mesure de la DHT est obtenue en cherchant le minimum de tension en sortie DHT+N par ajustage du zéro de la phase (P1) et du zéro de l’amplitude (P2). Il faut donc jouer sur les deux ajustables. Si la DHT est faible, le minimum sera très marqué. IC6 peut être programmé par J1 pour un gain de 40 dB si nécessaire.
Lorsque le minimum est atteint pour les deux réglages, la calibration se fait en enlevant un des deux signaux. Le niveau en DHT+N est alors considéré arbitrairement comme ‘’100%’’. En reconnectant le signal manquant, le niveau en DHT+N va s’effondrer pour indiquer le niveau de DHT. Ce niveau est alors mesuré et comparé au niveau ‘’100%’’. La figure 20 nous montre le signal DHT+N issu de la comparaison du signal du générateur et de notre réalisation, en utilisant IC6 avec un gain de 40 dB.

Le signal du haut a une valeur efficace de 30 mVac, le signal du bas est celui du générateur. Le signal à 100% fait 0,5 Vac, et comparé à la sortie DHT+N de 300µV (30 mV / 100), le rapport est de 0,06%,  c’est la DHT mesurée ici à 12,5 Weff.  
A défaut d’être très précis, cet outil permet néanmoins d’ajuster l’amplificateur pour son minimum de distorsion.

La réalisation de ce jig de test est présentée aux figure 19 et photo 10.
La plaquette est fixée par 4 entretoises de 10 mm sur une tôle de fer de 100 x 120 mm afin d’en assurer la stabilité mécanique et un blindage.
Il est possible de mesurer la DHT de 100 Hz à 20 kHz pour autant que le déphasage en fin de bande ne dépasse pas 20 µSec.

 
Besoin d'un complément d'information ?

Envoyez un courriel à l'adresse: This email address is being protected from spambots. You need JavaScript enabled to view it.  



- End of text -



Récapitulatif des photos  (Haute définition)
       
NovoTone - Ampli 2 x 24 W - PP UL de 6L6GC NovoTone - Ampli 2 x 24 W - PP UL de 6L6GC  NovoTone - Ampli 2 x 24 W - PP UL de 6L6GC NovoTone - Ampli 2 x 24 W - PP UL de 6L6GC
NovoTone - Ampli 2 x 24 W - PP UL de 6L6GC NovoTone - Ampli 2 x 24 W - PP UL de 6L6GC NovoTone - Ampli 2 x 24 W - PP UL de 6L6GC NovoTone - Ampli 2 x 24 W - PP UL de 6L6GC
NovoTone - Ampli 2 x 24 W - PP UL de 6L6GC NovoTone - Ampli 2 x 24 W - PP UL de 6L6GC NovoTone - Ampli 2 x 24 W - PP UL de 6L6GC NovoTone - Ampli 2 x 24 W - PP UL de 6L6GC

 
 
Galerie des Tubes
 

ECC832 / 12DW7
12DW7      Electronska Industrija Yugo
12DW7EG Electronska Industrija Yugo
12DW7      Electronska Industrija Serbia
12DW7      General Electric
12DW7      Philips
ECC832     JJ Electronic

6L6GC
6L6GC      General Electric
6L6GC      JJ Electronic
6L6GC      RCA
6L6GC      RCA
6L6GC      Svetlana
6L6GC      Svetlana
6L6GC      Sylvania
6L6GC        Sylvania